Petit test conductivité/santé des poissons
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Petit test conductivité/santé des poissons
Mer 30 Nov 2022 - 11:57
Comme promis sur un autre post, voici les résultats de deux tests effectués sur l'influence de la conductivité sur le bien être des poissons.
J'ai fait ce test sur deux espèces de killies annuels, d'abord parce c'est parmi les espèces que j'élève, et leur courte durée de vie permet de faciliter les choses dans le temps.
J'ai fait ce test sur deux espèces présentes en élevage depuis plus de 20 ans pour des raisons évidentes de plus grande sensibilité supposée des poissons sauvages ou de premières générations.
Espèce 1, Nothobranchius rachovii, originaire des plaines côtières du Mozambique.
On peut supposer qu'il débute ça vie en eau extrêmement douce avec l'abondante saison des pluies. En fin de saison sèche, l'eau reste douce bien que plus minéralisée. Il a été mesuré des conductivité entre 30 et 140 µS sur les différents sites.
J'ai procédé avec quatre lots issus de la même éclosion.
L'eau fut préparée à base de mélange d'eau osmosée et d'eau de conduite (455µS, TH 18,3, pH 8,1, NO3 4,6 mg/l).
Afin de ne pas avoir de souci sanitaires, les changements d'eau ont été copieux et fréquents. De l'ordre de 50% toutes les 48 heures au départ pour arriver à 30% par semaine, la conductivité de l'eau d'apport à été contrôlée à chaque changement afin de ne pas biaiser les résultats.
4 bacs furent consacrés à l'expérience...
Chaque bac à reçu un petit filtre à exhausteur, litière de feuilles de chêne, plantes épiphytes sur racines et un pondoir garni de fibre de coco (pour recevoir les pontes) installé quand les poissons furent en âge de pondre.
A suivre....
J'ai fait ce test sur deux espèces de killies annuels, d'abord parce c'est parmi les espèces que j'élève, et leur courte durée de vie permet de faciliter les choses dans le temps.
J'ai fait ce test sur deux espèces présentes en élevage depuis plus de 20 ans pour des raisons évidentes de plus grande sensibilité supposée des poissons sauvages ou de premières générations.
Espèce 1, Nothobranchius rachovii, originaire des plaines côtières du Mozambique.
On peut supposer qu'il débute ça vie en eau extrêmement douce avec l'abondante saison des pluies. En fin de saison sèche, l'eau reste douce bien que plus minéralisée. Il a été mesuré des conductivité entre 30 et 140 µS sur les différents sites.
J'ai procédé avec quatre lots issus de la même éclosion.
L'eau fut préparée à base de mélange d'eau osmosée et d'eau de conduite (455µS, TH 18,3, pH 8,1, NO3 4,6 mg/l).
Afin de ne pas avoir de souci sanitaires, les changements d'eau ont été copieux et fréquents. De l'ordre de 50% toutes les 48 heures au départ pour arriver à 30% par semaine, la conductivité de l'eau d'apport à été contrôlée à chaque changement afin de ne pas biaiser les résultats.
4 bacs furent consacrés à l'expérience...
Chaque bac à reçu un petit filtre à exhausteur, litière de feuilles de chêne, plantes épiphytes sur racines et un pondoir garni de fibre de coco (pour recevoir les pontes) installé quand les poissons furent en âge de pondre.
A suivre....
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Re: Petit test conductivité/santé des poissons
Mer 30 Nov 2022 - 15:03
Coté alimentaire, aucune différence entre les lots si ce n'est l'adaptation des proies au fur et à mesure de la croissance des poissons. Celles ci étaient, par ordre de taille, paramécies (les deux ou trois premiers jours), nauplies d'artemia fraiches, daphnies (tamisées au besoin pour sélectionner les plus petites au départ), vers de vase et larves de moustique, toutes distribuées vivantes.
En fonction des résultats, je me suis attaché à noter différents points.
Le premier est la durée de croissance entre la naissance et l'atteinte de 1 centimètre, bien sûr c'est une moyenne entre les différents spécimens, les femelles croissant moins et restant plus petites que les mâles.
Le second est un évènement majeur pendant l'expérience, il est noté dans la moitié des cas car l'autre moitié n'en a pas subit.
Le troisième point est l'espérance de vie moyenne, on ne peut pas se fier à celle des poissons sauvages car elle est liée à des éléments extérieurs (assèchement du biotope).
Le quatrième est le nombre moyen d'oeufs déposés par femelle pendant leur durée de vie.
Comme il m'a été rappelé que certains éleveurs de Nothobranchius élevaient leur poissons avec une dose préventive de sel (Chlorure de sodium) afin d'éviter toute apparition d'oodinium, j'ai ajouté du sel à raison de 2grammes litres sur le 4ème bac afin de voir l'influence que ça pouvait avoir.
Bac n°1: eau de conduite à 450µS...La taille d'1cm est atteinte à 6 semaines (excessif), j'ai massivement perdu les poissons à 3 mois (espérance de vie 3 mois) et la dépose d'oeufs par femelle est au total de 50 oeufs.
J'ai constatè sur ce bac non seulement une croissance très lente mais également un développement des poissons non satisfaisant.
Bac n°2:eau à 20µS, pas de reminéralisation. Taille de 1cm atteinte à 10 jours, pertes massives entre 1 et 2 mois. Espérance de vie moyenne de 6 semaines.
Je n'exclue pas que les pertes soient dues à une pathologie non identifiée sur ce bac. Les poissons sont devenus rampants les uns après les autres(problèmes de vessie natatoire) pour mourir tour à tour. J'ai déjà rencontrè ce problème avec d'autres espèces.
Bac n°3: Eau de départ à 20µS, progressivement montée à 120µS à partir de la troisième semaine par changement d'eau successifs.Taille de 1 cm atteinte à 10 jours, espérance de vie moyenne de 15 mois, dépose d'oeufs par femelle 3200 (trois mille deux cents).
Bac n°4: Idem n°3 avec salage préventif à 2grammes par litres dé la naissance.Taille de 1 cm atteinte à 16 jours, espérance de vie de 10 mois, dépose d'oeufs par femelle de 1400 oeufs.
Voilà pour le premier test...
Le second fut réalisé avec Hypsolebias carlettoi, un annuel sud américain.
Celui ci à la particularité d'avoir son biotope dans un secteur de l'état de Bahia, au Brésil qui constitue une énigme. La région de Guanambi voit couler quelques ruisseaux à l'eau très douce alors que les biotopes temporaire s'y minéralisent de façon importante. Le biotope d'Hypsolebias carlettoi monte à 400µS en fin de saison sèche, celui d'Hypsolebias fulminantis ,géographiquement proche, monte lui à 1000µS...A la même période, les ruisseaux les plus proches ont une eau proche de 20µS. Il n'a pas été donné aux personnes qui ont visité ces sites pour y découvrir les poissons de trouver une raison à ce phénomène.
En fonction des résultats, je me suis attaché à noter différents points.
Le premier est la durée de croissance entre la naissance et l'atteinte de 1 centimètre, bien sûr c'est une moyenne entre les différents spécimens, les femelles croissant moins et restant plus petites que les mâles.
Le second est un évènement majeur pendant l'expérience, il est noté dans la moitié des cas car l'autre moitié n'en a pas subit.
Le troisième point est l'espérance de vie moyenne, on ne peut pas se fier à celle des poissons sauvages car elle est liée à des éléments extérieurs (assèchement du biotope).
Le quatrième est le nombre moyen d'oeufs déposés par femelle pendant leur durée de vie.
Comme il m'a été rappelé que certains éleveurs de Nothobranchius élevaient leur poissons avec une dose préventive de sel (Chlorure de sodium) afin d'éviter toute apparition d'oodinium, j'ai ajouté du sel à raison de 2grammes litres sur le 4ème bac afin de voir l'influence que ça pouvait avoir.
Bac n°1: eau de conduite à 450µS...La taille d'1cm est atteinte à 6 semaines (excessif), j'ai massivement perdu les poissons à 3 mois (espérance de vie 3 mois) et la dépose d'oeufs par femelle est au total de 50 oeufs.
J'ai constatè sur ce bac non seulement une croissance très lente mais également un développement des poissons non satisfaisant.
Bac n°2:eau à 20µS, pas de reminéralisation. Taille de 1cm atteinte à 10 jours, pertes massives entre 1 et 2 mois. Espérance de vie moyenne de 6 semaines.
Je n'exclue pas que les pertes soient dues à une pathologie non identifiée sur ce bac. Les poissons sont devenus rampants les uns après les autres(problèmes de vessie natatoire) pour mourir tour à tour. J'ai déjà rencontrè ce problème avec d'autres espèces.
Bac n°3: Eau de départ à 20µS, progressivement montée à 120µS à partir de la troisième semaine par changement d'eau successifs.Taille de 1 cm atteinte à 10 jours, espérance de vie moyenne de 15 mois, dépose d'oeufs par femelle 3200 (trois mille deux cents).
Bac n°4: Idem n°3 avec salage préventif à 2grammes par litres dé la naissance.Taille de 1 cm atteinte à 16 jours, espérance de vie de 10 mois, dépose d'oeufs par femelle de 1400 oeufs.
Voilà pour le premier test...
Le second fut réalisé avec Hypsolebias carlettoi, un annuel sud américain.
Celui ci à la particularité d'avoir son biotope dans un secteur de l'état de Bahia, au Brésil qui constitue une énigme. La région de Guanambi voit couler quelques ruisseaux à l'eau très douce alors que les biotopes temporaire s'y minéralisent de façon importante. Le biotope d'Hypsolebias carlettoi monte à 400µS en fin de saison sèche, celui d'Hypsolebias fulminantis ,géographiquement proche, monte lui à 1000µS...A la même période, les ruisseaux les plus proches ont une eau proche de 20µS. Il n'a pas été donné aux personnes qui ont visité ces sites pour y découvrir les poissons de trouver une raison à ce phénomène.
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Re: Petit test conductivité/santé des poissons
Mer 30 Nov 2022 - 16:33
Test avec Hypsolebias carlettoi
Bac n°1: eau à 400µS dé le premier jour. taille de 1 cm non atteinte, durée de vie moyenne 6 semaines, aucun oeuf.
La croissance et le développement des poissons sont non satisfaisants.
Bac n°2: eau à 20µS constante, taille de 1 cm atteinte à 16 jours, durée de vie moyenne 6 mois, ponte 1800 oeufs .
Bac n°3: eau à 20µS minéralisée progressivement à partir de la 3 ème semaine jusqu'à 400µS (à 3 mois). Taille de 1cm atteinte à 16 jours, durée de vie moyenne 14 mois, ponte 4500 (quatre mille cinq cents) oeufs.
Nothobranchius rachovii "Beira 98"
Hypsolebias carlettoi "Guanambi"
Bac n°1: eau à 400µS dé le premier jour. taille de 1 cm non atteinte, durée de vie moyenne 6 semaines, aucun oeuf.
La croissance et le développement des poissons sont non satisfaisants.
Bac n°2: eau à 20µS constante, taille de 1 cm atteinte à 16 jours, durée de vie moyenne 6 mois, ponte 1800 oeufs .
Bac n°3: eau à 20µS minéralisée progressivement à partir de la 3 ème semaine jusqu'à 400µS (à 3 mois). Taille de 1cm atteinte à 16 jours, durée de vie moyenne 14 mois, ponte 4500 (quatre mille cinq cents) oeufs.
Nothobranchius rachovii "Beira 98"
Hypsolebias carlettoi "Guanambi"
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- InnocentMembre : Régulier
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Re: Petit test conductivité/santé des poissons
Ven 2 Déc 2022 - 13:40
Bonjour geopanchax,
Merci d'avoir réalisé ce test.
En extrapolant ces résultats sur, notamment, une grosse partie des espèces sud-américaines et asiatiques, on pourrait en déduire que les conditions que la majeure partie des aquariophiles leur offre sont inadaptées et ce malgré des décennies d'élevage.
Les killies sont-ils particulièrement sensibles aux paramètres d'eau ? Certaines espèces sont très probablement plus tolérantes quant à la qualité de l'eau et l'influence de cette dernière sur leur santé serait donc à minimiser...
Merci d'avoir réalisé ce test.
En extrapolant ces résultats sur, notamment, une grosse partie des espèces sud-américaines et asiatiques, on pourrait en déduire que les conditions que la majeure partie des aquariophiles leur offre sont inadaptées et ce malgré des décennies d'élevage.
Les killies sont-ils particulièrement sensibles aux paramètres d'eau ? Certaines espèces sont très probablement plus tolérantes quant à la qualité de l'eau et l'influence de cette dernière sur leur santé serait donc à minimiser...
- alexv95Spécialiste plantes
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Re: Petit test conductivité/santé des poissons
Ven 2 Déc 2022 - 17:52
Bonjour à tous les deux,
Ça fait plaisir de te revoir ici Innocent .
Merci geopanchax pour ce partage, c'est très sympa. J'avoue que c'est ce que j'aime dans l'esprit du forum. Je regarde ça tranquillement dans le weekend et je reviendrai pour discuter .
Ça fait plaisir de te revoir ici Innocent .
Merci geopanchax pour ce partage, c'est très sympa. J'avoue que c'est ce que j'aime dans l'esprit du forum. Je regarde ça tranquillement dans le weekend et je reviendrai pour discuter .
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Re: Petit test conductivité/santé des poissons
Ven 2 Déc 2022 - 20:01
Je m'efforce de ne pas tirer trop de conclusions de ce test. Je l'ai réalisé pour mon information personnelle mais comme j'en avais un peu parlé ici, je vous en fais part à la demande de certains.
Toujours est il qu'après avoir essayé de comprendre le métabolisme des poissons, je pense que l'eau dans laquelle ils sont hébergés à une importance importante sur le fonctionnement de leur organisme, la quantité de minéraux dissous en particulier.
Il existe des familles de poissons qui échappent à cette règle, les migrateurs amphihalins en particulier qui passent de l'eau douce à l'océan et vice versa sans dommages.
Bien sûr il y a des killies plus tolérants que d'autre mais ce ne fut pas un critère dans le choix des espèces que j'ai soumis à ce test.
Toujours est il qu'après avoir essayé de comprendre le métabolisme des poissons, je pense que l'eau dans laquelle ils sont hébergés à une importance importante sur le fonctionnement de leur organisme, la quantité de minéraux dissous en particulier.
Il existe des familles de poissons qui échappent à cette règle, les migrateurs amphihalins en particulier qui passent de l'eau douce à l'océan et vice versa sans dommages.
Bien sûr il y a des killies plus tolérants que d'autre mais ce ne fut pas un critère dans le choix des espèces que j'ai soumis à ce test.
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- alexv95Spécialiste plantes
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Re: Petit test conductivité/santé des poissons
Sam 10 Déc 2022 - 0:27
Oui c'est toujours délicat de donner des conclusions à ce genre de test. Pour cela il faut passer au stat, avoir plusieurs échantillons, des résultats répétables... Intéressant mais on est vite limité dans les moyens et dans le temps quand on réalise ce genre de tests à titre perso. Mais ce n'est pas dénué d'intérêt loin de là et même sans conclusions fermes, ça donne des tendances intéressantes.
Donc visiblement on aurait des effets bénéfiques avec une augmentation des teneurs en résidus dans l'eau / conductivité (je reste aussi au conditionnel). Bon malheureusement pour la maintenance il me semble que c'est la voie la moins simple des 3 ^^.
La mesure de conductivité, je pense que c'est un bon choix car c'est le test le plus fiable que l'on puisse réaliser tout en restant raisonnable en terme de budget et de protocole en aquario.
Mais je vois aussi quelques limites à cela. La conductivité est un indicateur global de la minéralisation, mais elle ne donne aucune indication sur les éléments dissouts présents derrière le résultat. Si on prend une eau dans le milieu naturel et qu'on compare la conductivité avant et après évaporation, la mesure est pertinente car on va conserver les mêmes éléments, ils seront juste présents de manière plus concentrée et on pourra apprécier de combien. De même si on part d'une eau osmosée et qu'on ajoute des sels de reminéralisation, si c'est le même produit, on pourra apprécier à l'aide de la conductivité les différences de concentrations entre 2 eaux enrichies à plus ou moins forte quantité de ces sels. Mais quand on commence à mélanger des eaux ayant différentes compositions, le résultat me semble difficilement interprétable.
Si on part d'une eau de départ osmosée, la faible minéralisation sera obtenue majoritaire par les éléments présents dans le milieu (nourriture / métabolisée par les poissons et feuilles mises pour acidifier). Si maintenant on ajoute à cela de l'eau du robinet, on change le milieu et la mesure de conductivité résultante ne sera pas représentative de l'opération réalisée et ne me semble pas interprétable en l'état.
L'autre soucis que je vois lié à ces changements d'eau à l'eau du robinet est le télescopage entre l’acidité créé progressivement par la litière de feuilles de chêne de ton bac, qui va se voir brutalement neutralisée par les ions HCO3- lors du changement d'eau. L'expérience 3 laisse penser à des changements d'eau progressif en terme de dureté, ce qui pourrait expliquer les bons résultats. Sur le bac 1 on peut s'attendre à voir la dureté baisser doucement sous l'action des feuilles de chêne et remonter brutalement ensuite lors du changement à l'eau du robinet. Le bac 2 ne serait par contre pas concerné par cet effet, même si on peut penser que l'acidité a pu fluctuer aussi mais plus légèrement sans la présence de HCO3-. Mais peut être que je surinterprète sur des éléments du protocole qui n'allaient pas dans ce sens.
En tout cas c'est très intéressant et même si on peut imaginer plein d'autres protocoles, je pense que tu étais assez proche des pratiques que l'on peut retrouver sur les forums selon les utilisateurs sur ce genre de bac. Merci encore.
Donc visiblement on aurait des effets bénéfiques avec une augmentation des teneurs en résidus dans l'eau / conductivité (je reste aussi au conditionnel). Bon malheureusement pour la maintenance il me semble que c'est la voie la moins simple des 3 ^^.
La mesure de conductivité, je pense que c'est un bon choix car c'est le test le plus fiable que l'on puisse réaliser tout en restant raisonnable en terme de budget et de protocole en aquario.
Mais je vois aussi quelques limites à cela. La conductivité est un indicateur global de la minéralisation, mais elle ne donne aucune indication sur les éléments dissouts présents derrière le résultat. Si on prend une eau dans le milieu naturel et qu'on compare la conductivité avant et après évaporation, la mesure est pertinente car on va conserver les mêmes éléments, ils seront juste présents de manière plus concentrée et on pourra apprécier de combien. De même si on part d'une eau osmosée et qu'on ajoute des sels de reminéralisation, si c'est le même produit, on pourra apprécier à l'aide de la conductivité les différences de concentrations entre 2 eaux enrichies à plus ou moins forte quantité de ces sels. Mais quand on commence à mélanger des eaux ayant différentes compositions, le résultat me semble difficilement interprétable.
Si on part d'une eau de départ osmosée, la faible minéralisation sera obtenue majoritaire par les éléments présents dans le milieu (nourriture / métabolisée par les poissons et feuilles mises pour acidifier). Si maintenant on ajoute à cela de l'eau du robinet, on change le milieu et la mesure de conductivité résultante ne sera pas représentative de l'opération réalisée et ne me semble pas interprétable en l'état.
L'autre soucis que je vois lié à ces changements d'eau à l'eau du robinet est le télescopage entre l’acidité créé progressivement par la litière de feuilles de chêne de ton bac, qui va se voir brutalement neutralisée par les ions HCO3- lors du changement d'eau. L'expérience 3 laisse penser à des changements d'eau progressif en terme de dureté, ce qui pourrait expliquer les bons résultats. Sur le bac 1 on peut s'attendre à voir la dureté baisser doucement sous l'action des feuilles de chêne et remonter brutalement ensuite lors du changement à l'eau du robinet. Le bac 2 ne serait par contre pas concerné par cet effet, même si on peut penser que l'acidité a pu fluctuer aussi mais plus légèrement sans la présence de HCO3-. Mais peut être que je surinterprète sur des éléments du protocole qui n'allaient pas dans ce sens.
En tout cas c'est très intéressant et même si on peut imaginer plein d'autres protocoles, je pense que tu étais assez proche des pratiques que l'on peut retrouver sur les forums selon les utilisateurs sur ce genre de bac. Merci encore.
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Re: Petit test conductivité/santé des poissons
Sam 10 Déc 2022 - 8:36
C'est un test assez intéressant et qui expliquerait ce que j'ai pu observer sur mes alevins corys. Depuis que j'ai commencé sérieusement l'élevage, je fonctionne entièrement avec l'eau de pluie (donc conductivité très faible). J'obtiens des résultats très satisfaisant dans la croissance des alevins. Ils sont passé avec un mélange eau de pluie / eau du robinet vers leurs 2 mois afin de pouvoir s'adapter à leurs futures bacs étant donné que la plupart des personnes fonctionnent avec l'eau du robinet (donc conductivité assez élevée).
Or cet été, avec les problèmes de fortes chaleurs et les corys qui pondaient, j'ai du élevé les alevins dans de l'eau du robinet. N'ayant pas d'osmoseur, la conductivité était donc élevé. J'ai obtenu très peu de survivants sur ces pontes (même femelles que d'habitude). Dans mon cas, la conductivité n'était pas le seul paramètre à avoir bougé: la température mais aussi possiblement la qualité de la ponte due à cette température (incluent le temps d'incubation qui est plus ou moins long suivant cette température) peuvent en être la cause.
Je pourrais faire un test cet hiver avec une même ponte mais je n'aurais un suivi des alevins que jusqu'à maximum 6 mois donc l'expérience ne sera pas complète.
Or cet été, avec les problèmes de fortes chaleurs et les corys qui pondaient, j'ai du élevé les alevins dans de l'eau du robinet. N'ayant pas d'osmoseur, la conductivité était donc élevé. J'ai obtenu très peu de survivants sur ces pontes (même femelles que d'habitude). Dans mon cas, la conductivité n'était pas le seul paramètre à avoir bougé: la température mais aussi possiblement la qualité de la ponte due à cette température (incluent le temps d'incubation qui est plus ou moins long suivant cette température) peuvent en être la cause.
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Re: Petit test conductivité/santé des poissons
Sam 10 Déc 2022 - 19:53
C'est intéressant. Avec les températures plus hautes, il ne faut pas non plus oublier que la quantité d'oxygène dissous diminue également, ce qui peut avoir une influence pour les corys...
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Re: Petit test conductivité/santé des poissons
Dim 11 Déc 2022 - 17:50
geopanchax a écrit:C'est intéressant. Avec les températures plus hautes, il ne faut pas non plus oublier que la quantité d'oxygène dissous diminue également, ce qui peut avoir une influence pour les corys...
C'est pour cela que ce n'est pas évident. Mais comme j'ai pas mal de ponte en ce moment je pourrais séparer deux lots d'alevins (issus d'une même ponte) et tenter l'expérience. La température serait ainsi la même.
Je trouve qu'on ne prends pas suffisamment en compte la conductivité dans les aquariums. On nous dit généralement qu'elle doit être faible mais il ne faut pas oublié que celle ci dépend des cours d'eau mais aussi des saisons. Ces saisons ont elle même un impact sur le grossissement des alevins et la repro. Est ce que rester à un même taux de conductivité durant toute la vie d'un poisson est vraiment bénéfique ? C'est vraiment compliqué à déterminer et infaisable sur le cours terme.
Si on tire quelques hypothèses de ton expérience:
-l'augmentation au fur et à mesure de l'âge semble être bénéfique à la croissance et la longévité du poisson
-l'augmentation au fur et à mesure de l'âge semble être bénéfique à la reproduction (est ce que cela inclus la qualité de la ponte ou juste le nombre ?)
-le salage semble avoir un impact négatif sur la longévité et la reproduction
Je trouve cela très intéressant et c'est peut être une des clés pour certaines espèces que l'on arrive pas ou peu à reproduire.
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Re: Petit test conductivité/santé des poissons
Dim 11 Déc 2022 - 20:56
Il faut bien tenir compte que les mesures de conductivité sont faites le plus souvent en saison sèche, période ou la conductivité est théoriquement la plus haute (moins de dilution). Il faut bien constaté qu'elle demeure basse à très basse dans la majorité des cas.
Pour mon expérience, j'ai volontairement pris des espèces avec des conductivité relevées connues et un peu à la hausse (très peu pour rachovii).
D'après les retours que j'ai une conductivité très au dessus de celle relevée in situ est préjudiciable à long terme.
Pour la seconde espèce (carlettoi) c'était intéressant car sur site on a une conductivité très au dessus de la normale des biotopes tropicaux, donc il y avait matière à creuser.
Ce qui me semble primordial, c'est qu'il semble bon de démarrer la vie des poissons avec une conductivité basse.
Ce n'est certainement pas une vérité absolue, mais pour les espèces que je maintiens, ça m'a permis de réussir des trucs où d'autres ont échoué...
Il reste des cas particuliers. Je me suis pas mal trituré l'esprit au sujet de poissons de la forêt tropicale atlantique (ouest du Brésil). Ces dernier montre une vrai intolérance aux changement de paramètres et demandent une eau très faiblement minéralisée et très acide. Pour garder une conductivité très basse, il est nécessaire de faire de nombreux changements d'eau qui sont très mal tolérés par les poissons. J'ai trouvé une solution avec des changements au goutte à goutte très lent (5 heures pour 2,5litres), sinon j'avais de la casse. Pas de changements d'eau et les poissons claquaient aussi, une vraie galère.
Pour mon expérience, j'ai volontairement pris des espèces avec des conductivité relevées connues et un peu à la hausse (très peu pour rachovii).
D'après les retours que j'ai une conductivité très au dessus de celle relevée in situ est préjudiciable à long terme.
Pour la seconde espèce (carlettoi) c'était intéressant car sur site on a une conductivité très au dessus de la normale des biotopes tropicaux, donc il y avait matière à creuser.
Ce qui me semble primordial, c'est qu'il semble bon de démarrer la vie des poissons avec une conductivité basse.
Ce n'est certainement pas une vérité absolue, mais pour les espèces que je maintiens, ça m'a permis de réussir des trucs où d'autres ont échoué...
Il reste des cas particuliers. Je me suis pas mal trituré l'esprit au sujet de poissons de la forêt tropicale atlantique (ouest du Brésil). Ces dernier montre une vrai intolérance aux changement de paramètres et demandent une eau très faiblement minéralisée et très acide. Pour garder une conductivité très basse, il est nécessaire de faire de nombreux changements d'eau qui sont très mal tolérés par les poissons. J'ai trouvé une solution avec des changements au goutte à goutte très lent (5 heures pour 2,5litres), sinon j'avais de la casse. Pas de changements d'eau et les poissons claquaient aussi, une vraie galère.
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Re: Petit test conductivité/santé des poissons
Lun 12 Déc 2022 - 17:45
Merci Geopanchax !
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